Le Clown. Voilà une figure qui aura traumatisé plusieurs générations. D'abord par le livre de Stephen King, puis par le téléfilm en deux partie des années 1990, puis maintenant ce film. Je l’attendais tellement que je n’ai pas voulu aller le voir au cinéma de peur que la séance me soit gâchée par un public agité, bruyant, qui pire, qui mange des popcorns. Alors j’ai pris mon mal en patience et l’autre soir, je l’ai loué en VOD pour 4,99€ tout de même. Les sept veinards sont de retour alors éteignons les lumières, poussons le son à fond en VO, mettons-nous dans l’ambiance et souhaitons-nous bienvenue à Derry, Maine. Nous sommes en 1988.
Can you smell the circus, Georgie? There's peanuts... cotton candy... hot dogs... and...
Je vais essayer de poser le décor. L’histoire se passe à Derry, petite ville du Maine qui semble maudite pour la plupart de ses habitants. Visiblement, tous les 27 ans, de nombreuses disparitions d’enfants viennent troubler la tranquillité des habitants. C’est sûr que paumer 200 gosses d’un coup, ça bouscule son quotidien. Et cette année, visiblement, les disparitions recommencent.

Le film s’ouvre sur une séquence similaire au téléfilm des années 1990. Georgie, le petit frère de Bill Denbrough veut aller dehors faire flotter son bateau en papier le long des trottoirs. Il faut qu’il y mette de la paraffine mais celle-ci se trouve au sous-sol. Il faudra pourtant aller la chercher. Dehors il pleut beaucoup, mais Georgie veut tout de même aller jouer. Le bateau flotte, accélère, flotte, flotte, flotte encore le long de la route mais Georgie se prend un panneau dans la tronche et pendant ce temps, le bateau continue sa course folle mais la termine rapidement dans une bouche d’égout. C'est fichu, le bateau est perdu, pour toujours.

Georgie ? C’est ton bateau ? Le voilà. Il est juste là, et on va découvrir son nouveau visage. Il est dans les égouts, là où tous flottent, là où tout le monde danse, chante et mange des popcorns, qui font pop, pop, pop ! Et c’est très rigolo ! oui, pop, pop, pop ! Il est là, le Clown, et il veut attirer le petit en lui montrant son bateau. Il rit, Georgie rit, le Clown change de tête, le petit s’approche de la bouche d’égout et les dents du Clown s'ouvrent et viennent mutiler le bras du gosse. Bras arraché, il tente de se sauver en rampant mais il est trop tard et le Clown le rattrape pour l’amener avec lui dans les profondeurs de ses lueurs mortes.
Le Clown est donc de retour, après 27 ans de sommeil, Ça, le clown cabrioleur est revenu pour se nourrir, se nourrir de la peur, se nourrir de la chair. A l’école, les sept veinards sont de retour eux-aussi, ou le club des paumés comme ils aiment bien bien.

Ils sont tous là : Bill le bègue, Ben le gros lard, Beverly la bad girl, Richie le blagueur, Eddie l’asthmatique, Mike le noir et Stan le juif. Ils vont se rencontrer de manières un peu différentes à celles de l’ancien téléfilm mais ça ne change rien à l'histoire. La bande de voyous ratés d’Henry Bowers est aussi là et sont toujours aussi ridicules. Nos sept veinards eux, aiment se retrouver dans les Friches Mortes pour faire des barrages ou avoir des discussions de gamins de 13 ans. Et puis le Clown va commencer à leur apparaitre chacun à sa façon et on va commencer à flipper. Car certaines apparitions sont brutales et m’ont fait souvent sauter de mon canapé. Le Clown est là, partout, il observe, il se prépare et commence à se nourrir de la peur de nos sept veinards.
This isn't real enough for you, Billy? *I'm not real enough for you?
De par les lectures de Ben à la bibliothèque à propos de l’histoire de la ville, ils vont vite comprendre que les meurtres se produisent dans les lieux de la ville où passent les tuyaux des égouts. Tous ces tuyaux mènent à un ancien puit qui se trouve dans la maison de Neibolt Street qui est la maison hantée par excellence et qui remplace parfaitement l’ancienne maison par là où passaient les gamins dans le téléfilm pour aller combattre Ça. Ils vont finir par se décider à rentrer dans cette baraque abandonnée et délabrée. Mais le Clown va tout faire pour les terroriser et les séparer. Et il va y arriver. C’est peut-être la grosse scène de ce film, devant la scène finale. Je n’en dis pas plus mais là aussi, accrochez vos ceintures, car ce n’est qu’un début.
NO! I'll take him! I'll take all of you! I'll feast on your flesh as I feed on your fear!
Bon, c’est une super adaptation. Le clown est très différent dans cette version mais ça fonctionne, enfin jusqu’à un certain point. Car c’est là que je vais spoiler totalement la fin, donc si vous n’avez pas vu le film, arrêtez votre lecture ici. Vous voilà prévenu.

Dans la scène finale, les sept veinards retournent à la maison car malgré la barre en fer plantée dans la tête de Ça lors de leur première visite de la maison de Neibolt Street, ils savent que le Clown n’est pas mort, il faut y retourner. Et c’est là que dans le combat final, le Clown, qui devrait représenter le mal absolu, le mal le plus total, va basculer. Car pendant le combat, j’ai ressenti une certaine pitié pour lui et je me suis presque mis de son côté, en en voulant aux gamins pour le mal qu’ils étaient en train de lui faire en le tabassant comme dans une scène finale d’un film de Tarantino. Et c’est bien là le problème. Si j’en suis arrivé là, c’est que le Clown n’a pas suffisamment représenté ce mal absolu, qu’il est censé être, pendant toute la durée du film. Et c’est la grosse différence avec l’ancien téléfilm où l'horreur qu'incarnait le Clown était totale. Il prenait simplement la force de tout ce qui nous fait le plus peur, mais en dessous, c'était un véritable monstre. Ici, on l’humanise et donc on peut prendre son parti. On finit par se dire que c’est une pauvre créature, solitaire, qui doit bien se nourrir tous les 27 ans et tuer pour assouvir sa faim. Or, à partir du moment où l'on se retrouve à basculer et à prendre parti pour le mal, c’est qu’on ne le perçoit pas comme tel (ou qu’on a un sérieux problème psychologique et sur ce point, je vais peut-être devoir travailler sur moi-même).
Quoi qu’il en soit, c’est un excellent film, et je suis très curieux de connaître votre avis alors n’hésitez pas à poster des commentaires ici ou sur les réseaux sociaux pour voir si on partage la même analyse.
Il frappe du poing contre la porte et il soutient qu’il sent le spectre.
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