Le 10 mai 1996 se produisit l'un des plus gros accidents de cette folie qu'est l'ascension du mont Everest. Pourquoi s'obstiner à rejoindre un lieu où nous ne sommes évidement pas les bienvenus ? Ce n'est bien sûr pas l'avis de Scott Ficher et Rob Hall. Ces deux grand gaillards sont des alpinistes membres d'agences permettant à des clients de venir consommer la montagne pour se prouver je ne sais quelle absurdité à soi-même. Mais pour arriver au sommet, il faut déjà arriver à Katmandou et retrouver sa valise, ce qui n'est pas chose facile, croyez-moi. Et puis il faut se préparer, beaucoup, car à partir de 3000 mètres, le fameux mal des montagnes qui touche une personne sur deux fera tout pour vous foudroyer. Dans ce cas, une seule solution : redescendre. Pour les autres, c'est encore plus de 5000 mètres à gravir dans un environnement qui n'a qu'une obsession : vous faire la peau.
Réalisateur : Baltasar Kormákur
Cast : Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Emily Watson...
Genre : Aventure
Un personnage très sage de l'épisode de Tintin au Tibet disait : "Montagne cruelle Sahib : ce qu'elle prend, elle garde". Tout est là, et si je ne partage pas spécialement l'avis des religieux, je pense être d'accord pour dire que certains endroits de la planète ne sont pas fait pour nous, et essayer d'y accéder est contraire à notre lien avec elle. Mais nous avons su prouver depuis des nombreuses décennies par notre immense conscience de nous-même à quel point nous n'avons plus rien à foutre des règles élémentaires de la Nature. En conséquent, voilà qu'apparaissent des sociétés ou des organismes comme Adventure Consultants et tant d'autres qui permettent à nos pieds d'aller frôler l'intouchable. Et bien que les sentiers permettant d'arriver aux sommets soient aujourd'hui des cimetières de glace, cela n'empêche toujours pas ces gens-là de continuer cette aberration qui consiste à amener des gens à une altitude de 8848 mètres.
"Une fois que nous serons au-dessus du col Sud, nos corps mourront littéralement. On ne l'appelle pas la Zone de la Mort pour rien les mecs. La question est : pouvons-nous vous mener au sommet et vous ramenez avant que cela n'arrive."
Le monastère de Tengboche se situe à 3867 mètres d'altitude. Pour l'instant, ça a été de la rigolade, surtout qu'une partie du trajet a été faite en hélico. Mais avant d'arriver au camp de base de l'Everest, celui où s'arrête une grande majorité, il faut encore passer le mémorial de Franz Shultz à 4877 mètres. A cette altitude, la neige recouvre tout et pourtant le camp de base est encore loin. L'oxygène est rare et certains portent déjà des masques respiratoires ou sont portés par les Sherpas pour retourner à une situation raisonnable. Enfin, le camp de base Sud de l'Everest est en vue, à 5367 mètres d'altitude. Et c'est une sacré bordel.
"J'ai eu une opération il y a quelques années pour mes yeux... je sais pas. Vous faites demi tour ? Descend avec nous."
Toutes les nationalités du monde sont là, des tentes à perte de vue et des drapeaux de prières masqués par les amas de plastique des grimpeurs. Dans le film, toute cette première partie va très vite et donne l'impression qu'il est rapide et simple d'en arriver là, alors que les trois quarts d'entres nous n'y parviendraient pas. C'est donc déjà une sorte de prouesse. Mais Rob Hall a promis à son équipe de les amener au sommet, et c'est ce qu'il va faire. Commence alors une heure et demi de souffrance qui rend d'un coup justice à la montagne et à sa cruauté. Votre place n'est pas là les enfants. Pour accéder au sommet, l'équipe doit passer par différents crevasses, sommets, et quatre camps en gardant une liaison radio avec le camp de base. Finalement, le sommet est en vue et la vue est dégagée. Une divinité serait à l'oeuvre ? Non, car une affreuse tempête de neige arrive. Certains sont toujours là-haut et pas besoin du Yéti, la montagne se charge de les dévorer.
"Il n'y a pas d'oxygène au sommet Sud !! Harold, tu m'entends ?"
Les membres de l'équipe tombent comme des mouches face à l'évidence, les corps n'en peuvent plus malgré les bouteilles d'oxygène. C'est pas d'la tarte. Il peut faire -40°C la nuit et notre tête semble être prise dans un étau. Bouger les membres devient impossible et tenir debout inespéré. Montagne cruelle. Ce qu'elle prend, elle garde. Beck, Doug, Scott, Neal, Yasuko, Harold, Rob et les autres. Au matin du 10 mai 1996, qui restera t-il à l'appel ? C'est une histoire vraie alors vous connaissez peut-être la réponse. Quant à moi, je sors de là afin de retrouver une respiration normale car je pense ne pas avoir respiré pendant quasiment deux heures. A voir d'urgence donc !
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Commentaires
Le film: Vertical Limit, illustre également, la bêtise incommensurable de l'homme, face à la nature...
Ecrit par Cinémaniaque le mardi 18 octobre 2016 à 15:28
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