Le cinéma américain gère désormais ses grosses licences par vagues entières de films, prévoyant à l’avance la réapparition périodique du produit à tel rythme pendant tant d’années. On a ainsi du Marvel et du DC à rythme régulier à n’en plus finir, on se rappelle de la très (trop) longue adaptation du Hobbit, Star Wars aura bientôt du mal à garder le concept d’épisodes numérotés et il n’est plus un jeu, un livre ou un prospectus à Hollywood qui ne soit susceptible de donner matière à une bonne grosse trilogie. Mais là , depuis la promesse d’une adaptation d’Angry Birds, on n’avait pas visé si haut dans l’improbable depuis un moment. Il n’y a bien que le nom de J.K. Rowling qui ait pu conserver ma curiosité. Retour chez les sorciers, sans le binoclard à la cicatrice en forme de Sowilo (roah la révélation).
Réalisateur : David Yates, d’après un scénario de J.K. Rowling
Cast : Eddie Redmayne, Colin Farrell, Caterine Waterstone, Dan Fogler
Nationnalité : Américaine

Originellement, Les Animaux Fantastiques est un petit livre écrit à des fins caritatives par J.K Rolling, présenté comme l’un des manuels scolaires utilisés à Poudlard et rédigé par un certain Norbert Dragonneau. Ce n’est donc qu’un petit bestiaire magique, façon encyclopédie, juste destiné à enrichir son univers fictif et à faire des sous pour une association.
Alors quand on parle de l’adapter au cinéma, c’est déjà une nouvelle. Mais quand on parle de l’adapter en 4 ou 5 films, on se demande quelle drogue peut bien circuler chez Warner Bros. Pour finir, on nous remet David Yates aux manettes, déjà responsables des dernières, et à mon sens des pires adaptations d’Harry Potter. Bon OK, je n’ai même pas vu Les Reliques de la Morts, mais les 4, 5 et 6ième films étaient déjà indéfendables à mes yeux.
Allez, Rowling reste dans le staff, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, un petit effort et un peu de curiosité.
Nous voici transporté à New York dans les années 20, là où débarque le fameux Norbert Dragonneau en pleine rédaction du manuel sur les animaux fantastiques. Ici, les conventions entre mages et moldus/non-mages ne coulent pas encore de source et la disparition du vilain blondinet bulgare Grindelwald n’aide pas l’apaisement. D’autant plus que quelque chose de peu rassurant se balade, qui inquiète même les non-mage et qui évoque inévitablement Grindelwald aux plus alarmistes. Les spectateurs qui n’ont pas lu les Reliques de la Mort peuvent craindre de ne pas trop saisir ce contexte, mais au final, ça n’est pas gravissime, le film a le cul entre plusieurs chaises et cherche constamment à contenter tout le monde.

Pour les plus jeunes spectateurs, les amateurs très occasionnels de la saga ou ceux qui se retrouvent dans la salle en n’en ayant pas grand-chose à foutre, l’ami Norbert, grand zoo*** (euh non, pas zoophile, comment dit-on ami des animaux ?)… Bref, Norbert le grand ami des animaux, va laisser accidentellement filer toute une poignée de bestioles diverses dans la nature, et leur courra après pendant une bonne partie du film. C’est tout. Alors c’est beau, les effets visuels pleuvent, c’est marrant, ça justifie le titre et surtout, ça occupe, sinon on n’aura pas de quoi faire 5 films…
Avec cette mi-temps passée à coup de scène purement légères et visuelles, le scénario part déjà avec du plomb dans l’aile. C’est dommage, car il y avait pourtant bel et bien du contenu, des nouveaux personnages, un contexte encore inexploré et même de vrais sujets abordés de manière détournée, façon Rowling. Résumer le film ne se ferait pas en 3 phrases, on démarre véritablement un nouveau cycle, qui laisse présager bien des choses pour la suite.
Au final je ne saurais être catégorique. On sent l’inspiration, l’univers magique s’étoffe clairement, tout en tissant beaucoup de liens discrets et intéressants avec le reste de la saga. Mine de rien, mon cerveau de fan régressif a tourné à la sortie, je suis allez rechercher un détail dans l’Ordre du Phénix (on en parle dans les commentaires si vous voulez) et j’ai déjà pas mal d’hypothèse sur la suite, comme au bon vieux temps. Pourtant, on retrouve aussi la narration foireuse, superficielle et tape à l’œil des films Harry Potter, avec cette impression de ne voir que la vitrine. Sauf qu’ici on n’a pas de roman pour avoir la version complète. Même traitement pour les personnages, qui ont du potentiels mais qui sont traités tout aussi superficiellement, dont on ne sait pas grand-chose et qui semblent tomber de nulle part. On a des infos au compte goûte, mais jamais ce souffle qui les rendaient si humain et cohérent dans Harry Potter.
Ca fait un bon gros film familial américain de fin d’année qui se coupe en 4 pour plaire à tout le monde, qui a au moins le mérite de me faire parler ! On est condamné à en avoir encore. Pour ma part, je suis quand-même suffisamment convaincu pour continuer, pour le moment…
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Commentaires
Super article.
Ecrit par Remix42 le samedi 03 décembre 2016 à 13:08
Merci Remix42
Ecrit par Sowilo le dimanche 04 décembre 2016 à 17:51
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