Pour commencer, j'ai appris grâce à cette BD qu'à l'origine, Ce qu'il faut de terre à l'homme est un conte de l'écrivain russe Léon Tolstoï. L'histoire est aussi simple qu’intéressante : on propose des terres à quelqu'un. La règle veut qu'au lever du soleil, il doit donner 1000 roubles à celui qui lui propose sa terre. Il partira à pied et devra parcourir le chemin qui délimitera son terrain. Sauf qu'il ne faut pas être trop gourmand car pour gagner, il faut revenir au point de départ avant le coucher du soleil.
Auteur : Martin Veyron
Edition : Dargaud
Tout est une histoire de dosage. Ne pas être trop avare, ne pas se laisser tenter d'avoir toujours plus, plus, plus. Mais pourtant, c'est tellement tentant. Quelques pas de plus, quelques mètres et j'inclus cette rivière à mon terrain. Je pourrait courir un peu en fin de journée. Mais regardez, là-bas, un bosquet fertile. Il n'a pas l'air si loin que ça, je pourrais peut-être tenter le détour. Il ne fait pas si chaud aujourd'hui.
C'est toujours pareil. C'est l'histoire d'un agriculteur qui vit avec sa petite famille de son petit lopin de terre et de ses quelques bêtes. Et dans ce cas-là, il y a toujours le gros aristo bien apprêté pour venir lui dire qu'il pourrait s’agrandir, avoir plus de terres, un plus gros cheptel. Oui mais qui s'en occupera ? Alors voilà le temps d'embaucher et de laisser les autres faire le sale boulot. Tu vivras gros, vieil homme.
C'est aussi l'histoire de toute une troupe de joyeux drilles de paysans qui ont un problème majeur : ils se partagent tous les terres d'une vieille dame bourgeoise mais gentille : la Barynia. Mais son fils Andreï commence à regarder d'un sale œil les vaches qui vont paître dans un champs qui n'est pas le leur ou les chevaux qui s'aventurent un peu trop proche de la maison de la noblesse pour y piquer du foin. C'est alors qu'il a la fourbe idée d'engager un sordide intendant pour surveiller les bêtes de tous ces pouilleux. En cas de manquement, c'est l'amende ou le coup de bâton à celui qui ne peut pas allonger la monnaie.
Tout le village est révolté mais les poussiéreux moustachus n'ont pas de solution, jusqu'au jour où la nouvelle tombe : la vieille met en vente ses terres où les paysans sont installés. Ce salop d'intendant est-il sur le coup ? Y a t-il un investisseur venu de l'extérieur ? Et si tout le monde mettait la main à la pâte ? Et si la solution se trouvait finalement très très loin d'ici, dans une région où des terres disponibles d'étendent à perte de vue ? En tout cas, je peux vous dire que la dernière page qu'on tourne est jubilatoire, les quelques derniers mots font toute l'histoire et donnent la conclusion géniale à cette histoire inspirée du conte de Tolstoï.
Tout cela me fait surtout penser à l'histoire du pêcheur que raconte souvent Pierre Rabhi. La voici :
Un homme d'affaire débarque sur une plage où vit un modeste pêcheur autochtone se se repose dans son hamac suspendu aux piliers de sa cahute après avoir pêché les quelques poissons qu'il lui fallait.
L'homme d'affaire dit au pêcheur :
- "Mais que faîtes-vous monsieur ? A votre place j'irais en mer pêcher pour gagner plus de poisson."
Le pêcheur, lui répond :
- "Et après ?"
- "Après, je m'achèterais une plus grosse embarcation que la vôtre."
- "Et après ?"
- "Je pourrais attraper encore plus de poissons pour gagner encore plus !"
- "Et après ?"
- "Et bien c'est évident, j'achèterais un gros chalutier pour pêcher et revendre toujours plus !"
- "Et après ?"
- "Et bien je pourrais donc embaucher du personnel !"
- "Et après ?"
- " Et comme ça je pourrais enfin me reposer !"
Et le pêcheur termine :
- "Et bien monsieur c'est ce que je suis en train de faire."
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Commentaires
l'éternel recommencement, l'éternelle course a l'argent, toujours plus, l'homme est içi pour cela
Ecrit par christian le samedi 27 janvier 2018 à 17:36
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