Quand tu sais pas trop, tu vas chez Gérard. Tu pousses la porte, il fait froid malgré le petit chauffage posé dans l'entrée, et tu commences à fouiller. Lui te laisse tranquille, et vient te voir aux premiers signes. Tu sais jamais ce que tu vas trouver. Des bacs pleins, devant, derrière, sur le côté, de l'autre côté, des premiers numéros, des trucs en vrac. C'est de l'occasion, mais de l'occasion propre. Et il a l'air de tout connaitre et de tout avoir lu. Je cherchais un titre en rentrant, je suis ressorti avec quatre autres. Tu vois, quand tu sais pas trop, tu vas chez Gérard.
Scénario : Pierre Christin
Dessins : Enki Bilal
Edition : Dargaud
Et parmi ces quatre titres, il y avait La ville qui n'existe pas, de Bibal et Christin. Je ne connaissait pas du tout, même s'il parait que c'est assez connu. La couverture m'a tout de suite plu et les premières planches de cette ville du nord aussi.
Paulo est un gosse des Flandres. Ses parents, c'est Georges et Marcelle. Georges, comme tous les hommes de la ville, travaille à l'usine mais il est en grève. Il n'a plus de boulot, et heureusement que Marcelle assure le coup en faisant du prêt-à-porter depuis la maison. Y'a plus une thune à la maison. Pour couronner le tout, la grève avec les copains tourne mal parce que le vioque qui dirigeaient toutes les usines de la région vient de claquer à 93 ans tout de même. Fallait s'il attendre. Pendant ce temps, Paulo continue d'aller à l'école en sautant dans les flaques d'eau et en rêvant du jour où il pourra se payer un tour de manège.
Mais les rapaces qui veulent reprendre l'affaire vont devoir se la coller sur l'oreille. Le vieux avait tout légué à sa fille, une femme sinistre qui a l'air de sortir d'un marais dégueulasse. Elle déboule en ville, regrettant son bord de mer, son sable et ses coups de vent dans la tronche. Elle doit reprendre tout ce bazar, en jonglant avec les espiègles qui vont vouloir profiter de la situation. Mais la dame ne compte pas se laisser faire, car elle a un projet bien plus grand que simplement refaire tourner les usines. Tenez-vous bien : Madame veut créer une cité nouvelle, utopique, où tout ne serait que fête et merveille. Une sorte de ville sous cloche qui viendrait remplacer le taudis qu'est devenu l'ancienne. Voilà un truc qui risque de ne pas trop plaire à Paulo, surtout si son père décide de ne pas suivre le mouvement. Plutôt pêcher dans les marécages que de vivre sous une cloche déguisé en arlequin de mes deux.
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