Je crois n'avoir jamais parlé d'un des bouquins de Bukowski. Il est pourtant l'un des auteurs que j'ai le plus de plaisir à lire. Il ne fait pas dans la dentelle, prononce une atrocité par phrase et nous raconte la vie du côté des pouilleux, et c'est pour ça que c'est génial. La bouteille, les femmes, les bouibouis crasseux, ses apparts crados, les ruelles dégueulasses, le vomi séché, les paris et les courses hippiques, voilà le monde des robinets qui fuient et des bastons de ruelles sombres.
Le premier bouquin que j'ai lu de Charles Bukowski étant le Journal d'un vieux dégueulasse. Je ne savais rien de lui, et seul le titre m'a fait acheter le bouquin. Le ragoût du septuagénaire est lui un recueil de poèmes et des petites nouvelles de l’œuvre de Bukowski, l'homme qui se fait appeler tantôt Chinaski, tantôt Hank, Charles ou encore Henry. Et je suis d'avis de n'avoir rien à rajouter sur ce recueil et je ne vais même pas essayer tant je pourrais être maladroit voire indigne. Seul les poèmes de la vie dégueulasse parlent et resteront, alors que nous finirons au mieux dans une urne et au pire dans les chiottes d'un cannibale. Je ne suis pas un voyou du copier-coller, mais broder sur ces textes est un exercice qui me déplait et qui ne serait de toute façon pas à la hauteur. Voilà donc un poème qui illustre l'idée du bonhomme qui a écrit tant de choses qui méritent d'être lues.
Le gros dégueulasse
j'ai toujours été dégueulasse de nature
j'aimais rester allongé sur mon lit
en maillot de corps (plein de tâches, bien
entendu)(et de trous de
cigarette)
sans chaussures
la bouteille de bière à la main
à essayer de chasser les miasmes d'une
nuit difficile, mettons avec une
femme encore là
qui arpentait le sol
se plaignait de ceci et de
cela
et je produisais un
rot et je hurlais : HÉ ! SI ÇA TE
PLAIT PAS, T'AS QU'A TE
CASSER !
je m'aimais vraiment beaucoup, j'
aimais vraiment beaucoup le dégueu-
lasse que j'étais et
elle aussi :
toujours à se tirer
mais presque
toujours
à
revenir.
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