J'ai toujours préféré la pénombre. Et même si je n'ai jamais réellement lu un bouquin de Stephen King caché sous les draps avec une lampe de poche, j'essaie toujours de les lire dans certaines conditions d'obscurité. Mais il y a des histoires qui n'ont pas besoin de ça, et qui, même lues en plein jour sur la place du village, vous feront lever les yeux pour vérifier que rien de bizarre ou de cauchemardesque n'est sur le point de vous arriver.
Tout est Fatal est un recueil de 14 nouvelles. Alors pour ne pas faire fuir tout le monde en racontant quelque chose sur ces 14 histoires, je ne vais parler que d'une d'entres-elles. Elle est celle qu'il préfère et celle qu'il utilise lorsqu'il doit faire des lectures. Elle est vraiment drôle, ce qui en devient suspect. Mais il nous prévient au tout début en disant : Elle fait rire le public, et j'adore ça. Ce qui me plaît davantage encore est le glissement inattendu du ton qui, vers la fin, passe de l'humour à la tristesse et à l'horreur. Elle s'appelle L.T. et la théorie des A.F.
Cette fameuse théorie dit qu'un animal de compagnie est le pire cadeau qu'on puisse faire à quelqu'un. On impose à cette personne un truc qui ingurgite et qui ressort des trucs qu'il va falloir nettoyer chaque jour. L.T. prend sa pause de midi comme tous les jours avec ses collègues et raconte inlassablement cette putain d'histoire. Sa bonne femme Lulabelle s'est faite la malle avec la Subaru et le chien, laissant L.T. seul avec sa cuisine et le chat. Mais ce qui est drôle, c'est la manière dont ces animaux sont arrivés là. Un jour, Lulabelle, voyant son mari s'esclaffer devant la télé à chaque apparition du chien de la série Fraser, décide de lui offrir l'une de ces petites saleté à quatre pattes. Sauf que voilà : cette saloperie de Jack Russell a eu bien vite fait de détester L.T. au point de lui gerber dans les pantoufles un jour sur deux et de pisser sur son côté du lit les autres jours. Chose marrante, cette teigne de clébard s'en est éprit pour la bonne femme alors que le "cadeau" était destiné à son mari.
Et puis un peu plus tard, lors d'une passage à l'animalerie, L.T. décide à son tour d'acheter un cadeau à sa femme. Et ce cadeau n'est rien d'autre qu'un petit chat. Vous devinez la suite ? Ce qui s'est produit avec ce bon Dieu de clébard se répète avec ce foutu chat. Il déteste sa bonne femme mais lui et L.T. deviennent copain comme cochon. Alors le jour au Lulu fout le camp de la baraque, c'est bien sûr en emportant ce salopard de Jack Russell et en laissant Folle-dingue le chat à la maison. C'est une histoire qui pourrait être drôle après quelques années et se résumer à une tragédie de couple très banale si la voiture de madame n'avait pas été retrouvée par la police avec un cadavre de chien découpé en mille morceaux à l'arrière de la Subaru. Au fait, je ne vous ai pas tout dit : l'homme à la Hache rode encore, la police n'a toujours pas réussi à lui mettre la main dessus.
Voilà les titres de l'ensemble des nouvelles de ce recueil :
Salle d'autopsie quatre
L'Homme au costume noir
Tout ce que vous aimez sera emporté
La Mort de Jack Hamilton
Salle d'exécution
Les Petites Sœurs d'Éluria
Tout est fatal
L.T. et sa théorie des A.F.
Quand l'auto-virus met cap au nord
Déjeuner au Gotham Café
Cette impression qui n'a de nom qu'en français
1408
Un tour sur le Bolid'
Petite Chansseuse
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