En ces temps où tout semble merdique, il nous reste encore les bonnes surprises de librairie. Parfois achetées au hasard, parfois fruits d'un long calcul prémédité, les voilà dans nos mains et celles de nos potes qu'on a saoulé trop longtemps avec ces bonnes lectures. La chance que j'ai, c'est en plus de pouvoir vous saouler même ici sur Internet, lieux où nous passons tous trop d'heures chaque jour. Mais c'est peut-être aussi pour nous rassurer, pour nous dire que si un jour on aura tout perdu, on pourra se dire qu'il nous restera ça.
Auteur : Roz Chast
Edition : Gallimard
Encore un bouquin autobiographique. A croire que la vie des autres est diablement intéressante ! On pourrait presque dire que la vie des gens est plus intéressante qu'eux, mais cela n'aurait que peu de sens. Bon, ici, c'est Roz Chast qui va baragouiner de sa vie et plus particulièrement de sa relation distante et compliquée avec ses parents. Pendant ce temps, j'entend au loin que c'est la 25ème saison de Fort Boyard ce qui me semble assez fou.
Alors comme j'ai prêté le bouquin à ma prof de dessin et que je l'ai lu il y a déjà quelques semaines, je risque de manquer de précision, mais Georges et Elizabeth Chast vivent à Brooklyn depuis toujours, dans leur petit appartement, toujours. Ils sont d'origine Russe immigrés aux USA au début du siècle dernier. En 1940, ce bon vieux Georges, déjà plein de phobie dont celle des ampoules demande à sa femme de changer celle du plafonnier. Et puis un drame, un vrai.
"J'étais bien consciente que mes parents avaient eu une vie difficile, beaucoup plus difficile que la mienne."
Ses parents ont eu Roz très tard, ce qui fait qu'elle avait les parents les plus vieux de son école. Et on sait à quel point les enfants sont cruels et drôles : Ta mère est vieille, elle a genre cent mille ans. Ton père aussi il est vieux. Alors ils devraient bientôt mourir. Et oui, ça ne devrait plus tarder. Georges travaille ses angoisses pendant qu'Elizabeth continue à mettre en place sa dictature domestique. Mais l'âge avance et il va bientôt falloir commencer à parler de tout ça, surtout lorsque la maladie entre dans la partie, même si évidement, il est hors de question d'appeler l'ambulance ou d'aller à l’hôpital.
C'est marrant parce que le bouquin est un vrai mélange de pages remplies de cases façon BD et d'autres remplies uniquement de texte. Personnellement, les angoisses du père m'ont fait mourir de rire, notamment sa fixation sur ses "livrets" mais aussi sa peur du grille-pain. Imaginez la scène : un vieux monsieur rigolo qui se tient face au grille-pain avec une future tartine à la main. Là, le visage rempli de panique, il regarde l'objet de terreur en pensant : "OK, mon Dieu, il faut mettre le pain dans l'un des deux trous de cette machine... mais comment savoir LEQUEL !?^$*! ". On se marre vraiment, j'ai eu même 3 ou 4 bons fous rires, mais à la fin c'est tout l'inverse même si on voudrait que ça ne s'arrête jamais. Et puis certaines phrases risquent de faire écho avec notre propre enfance, comme lorsque vos parents vous rabâchent "Je suis pas ton copain je suis ton père" ou "Je suis pas ta copine je suis ta mère".
Voilà, plus de 200 pages que j'ai lues d'une traite, impossible de décrocher. Encore un bouquin génial pour lequel il est infernal de devoir tourner la dernière page.
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