Les patrons de bistrot ne sont pas tous des beaufs qui se limitent a parler de l'extrême droite, des catholiques, des bagnoles, des flics et de l'insécurité. Ils ne sont pas tous dans le 'c'était mieux avant'. Le mien a d'extraordinaires sujets de conversation, et l'un d'eux est la BD. Alors la semaine dernière, il m'a apporté les trois premiers tomes d'une série que je ne connaissais pas en me disant que le type de cette BD lui faisait penser à moi. Alors voyons voir ça. Je précise que ce patron de bistrot ne porte pas la moustache.
Scénario : Matz
Dessins : Luc Jacamon
Editions : Casterman Ligne Rouge
Froid et méthodique. Pour commencer, voilà sa vision des choses, des gens, des autres :
Je ne suis pas quelqu'un de méchant, ni de particulièrement gentil. Mon idée de la gentillesse, c'est de foutre la paix aux autres, et tout ce que je demande, c'est que les autres me foutent la paix. Tous les autres : les hommes, les femmes, la famille, les chiens, les oiseaux, tout le monde.
Son métier est donc de dessouder des gens, façon Léon, et de récupérer le pognon. Rien d'autre ne l'intéresse et il ne veut rien savoir. Donne-moi un nom. Le boulot sera fait. Et on parle là de centaines de milliers de dollars. Il travaille souvent au fusil sniper, et quelques fois au couteau, mais là, on va déjà trop loin. Ce qu'il y a de bien avec ce monde, c'est que beaucoup de notables riches ont fait leur apparition. Et ce qui est merveilleux là-dedans, c'est qu'ils se gênent les uns les autres. Il faut bien quelqu'un pour faire le sale boulot, même si notre tueur travaille de manière aussi soignée qu'un chat faisant sa toilette. Pas de trace, pas de preuve, pas de témoin, rien. Un coup, un seul, et le travail est terminé.
Je n'ai pas d'heure de pointe, je ne vais pas au burlingue tous les jours, je n'ai pas un petit chef qui me brise les couilles et j'ai autant de temps libre que je veux. Que demander de plus ?
Mais que faire de tout ce pognon sans se faire chopper ? Simple, se payer une vie ailleurs, bien loin de tout ça, là où les habitants vous prendront pour un riche étranger venu passer sa jeune retraite. C'est dans un coin pommé du Venezuela que le tueur a décidé de s'acheter une baraque avec un terrain autour et une femme dedans. Il y retourne de temps en temps, persuadé qu'il vient d’honorer son dernier contrat... jusqu'au suivant.
Alors évidement, il n'y a pas 13 tomes pour montrer simplement un mec qui enchaîne les contrats d'assassinat. Mon patron de bistrot préféré m'a passé les 3 premier tomes, et l'histoire se complexifie déjà. En 3 tomes, il a déjà failli se faire choper (enfin... ouais, de loin mais bon, le bon bougre de flic a fini en entrailles pour les crocodiles). C'est pas tout le monde qui peut survivre au Venezuela. Il a failli se faire doubler par un de ses enculés de commanditaires qui l'a envoyé au ski avec une autre tueur missionné de tuer le tueur (vous suivez ?). Et il est tombé entre les mains d'une famille qui trempe dans la drogue comme le chocolat trempe dans du lait. Ca se lit assez vite, 30 minutes par tome environ, et donc on les enchaîne ! Je vais passer au quatrième dès que je peux mettre la main sur la série complète. Car si le tueur ne peut pas s'arrêter de tuer contrat après contrat, moi je ne peux pas m'arrêter de lire qu'il ne peut pas s'arrêter de tuer.
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