Beaucoup de choses ces derniers jours, mais là , c'est tout frais, alors j'en profite. On avait fait un saut dans la première guerre mondiale avec la Guerre d'Alan il n'y a pas si longtemps. On va y retourner avec Mattéo, un réfugié espagnol vivant avec sa famille dans le sud de la France, qui décide tout de même de participer au plus grand jeu de cache-cache jamais organisé dans des tranchées immondes.
Comme disent le beauf : c'était mieux avant. Ou pire : avant, on savait s'amuser.
Scénario, dessins : Gibrat, Jean-Pierre
Edtion : Futuropolis
Le premier choc en ouvrant ce premier tome de Mattéo est visuel. Putain ce que c'est beau, ce qui me fait adorer haïr son auteur Jean-Pierre Gibrat. C'est assez rare, mais les textes seront aussi à la hauteur des dessins. C'en était dur de tourner chacune des pages tellement on veut revenir sur chaque case pour être sûr de ne pas en avoir raté une miette. Je remercie celle qui me l'a fait découvrir.
Tout commence par l'assassinat de Jaurès en première page de l'Humanité. On est donc fin juillet 1914. Mattéo et sa mère sont installés à Collioure dans le Sud de la France en tant que réfugiés Espagnol. Ils repeignent un petit bateau de couleur rouge et noire. Son père était un ancien anarchiste, antimilitariste, ce qu'est en quelque sorte Mattéo. Et alors que tous les autres partent à la guerre, avec parmi eux son pote Paulin, son statut d'espagnol ne lui offre pas ce plaisir. Il n'est pas engagé d'office dans cette guerre qui était supposée durer quelques semaines grand maximum. Bin ouais tu verras, on jouera à cola maya avec les Boschs avant la fin de l'été.
Puis évidement, il y a Juliette. Et à ses yeux, un homme qui ne part pas à la guerre alors que tous y vont... Bon. Mattéo finira par prendre le train pour les tranchées boueuses et puantes dans l'idée de se transformer le plus tard possible en cadavre pour les Allemands. Les barbelés, les obus, les balles, le sang, la merde, Mattéo va se retrouver mêlé aux autres hommes, en tout cas à ceux qui sont toujours en vie pour partager une soupe. Les autres, les morts dans les barbelés, quels étaient leurs noms ? Qui sont-ils ? Personne ne le sait. Ils sont nous, dans quelques heures ou dans quelques jours.
Les infirmières, des petits anges tolérés dans l'arrière-boutique de l'enfer.
Comme pour beaucoup, la guerre fera pour Mattéo une pause à l'hôpital où il rencontrera Amélie, une infirmière qui n'en peut plus d'écrire à son homme et de voir tous ces autres revenir en piteux état. Mattéo devra retourner à la guerre. Autant tuer Joffre et Pétain tout de suite. Il repassera voir sa mère avant de repartir dans deux jours sur le front. Mais c'est sans compter sur Paulin, la bouteille, sa mère, et le petit bateau qu'ils avaient fini de repeindre, ce petit bateau de couleur rouge et noire. Viennent-ils de le condamner à mort ? Comme dit Paulin : "T'es plus facile à convaincre quand tu dors".
Quelquefois, Amélie surveillait notre sommeil. Toute sa souffrance remontait à la surface en petites bulles de sanglot qui éclataient. La guerre faisait sa popote.
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