Une année. Il m'aura fallu une année avant d'arriver à me procurer Whiskey & New-York. Plus éditée, introuvable dans les librairies, introuvable sur le net à moins 86 euros d'occasion. Une vraie mission pour la Pierre Philosophale. Mais finalement la voilà, chez moi, et quelques trajets de métro après, j'ai enfin lu l'histoire de Julia Wertz qui décide de déménager sa vie de la côte ouest à la côte est des Etats-Unis.
Scénariste : Julia Wertz
Dessinateur : Julia Wertz
Edition : Alter Comics
Petite note avant de commencer car la traduction française a encore frappé. A l'origine, Whiskey & New-York s'appelle : Drinking at the movies. Comme on le remarque, la traduction n'a rien à voir et change même l'état d'esprit qu'on s'attend à trouver dans ce livre. Voilà, la petite note est terminée.
Et voilà comment tout commence. Ça parait peut-être rien dit comme ça, mais je pense que pour une Américaine, passer d'une côte à l'autre reviendrait pour nous à aller vivre au Canada, ou au Togo. On y parle notre langue, mais ça n'a plus rien à voir. C'est donc ce que va décider Julia. Elle habite à San Francisco dans son appart merveilleux avec vue sur les clodos et les seringues, entretien une relation longue distance avec un mec qui a comme passion la recherche d'une nouvelle copine et essaye de percer dans la BD. Sans oublier que son frère est un toxico de première, qu'elle vit dans le placard de son appart pour pouvoir sous-louer sa chambre et qu'elle travaille dans un boui-boui malfamé. Ouais, c'est purement autobiographique. Soudain, sa décision est prise : elle va partir vivre à New-York. Et voilà son histoire qui va commencer, avec en fond la guerre en Irak et la ré-élection improbable de Georges W Bush.
Premier choc en arrivant à l'est : le métro, si complexe. Là je me suis dit : si tu trouves le métro de New York complexe, vient t'amuser avec celui de Paris. Deuxième choc en arrivant à l'est : les saisons. Un été étouffant et un hiver glacial là où à San Francisco Julia connaissait un climat quasiment constant tout l'année avec des températures qui ne dépassent jamais 25°. Elle arrive chez une amie, en nage. Un seul mot peut la réconforter : bière. Jamais ce mot ne lui a semblé plus doux. La suite de l'histoire est structurée par les différents appartements qu'elle va occuper et les différents boulots qu'elle va subir. Et elle va les enchaîner jusqu'à jouer les paperboys dans la neige. Appartement après appartement, elle nous parlera de ses nouveaux problèmes, ses nouveaux voisins psychopathes, ses nouveaux patrons, puis viendra la découverte de la climatisation et les joies de son installation, et puis l'arrivée en scène des clodos de New-York qui n'ont rien à envier à ceux de San Francisco.
Alors je sais pas si c'est l'attente d'une année avant de pouvoir mettre la main sur cet objet, mais ça m'a tellement plu que je l'ai lu deux fois. Deux fois et demi en fait. Un des trucs cool, c'est qu'à chaque déménagement, Julia nous donne une pleine page de la façade de son immeuble et un plan 3D de son appartement. C'et une fille qui semble bordélique, mal habillée, désabusée, fatiguée par le monde et qui se fout royalement d'avoir un trou dans son t-shirt. Une fille super donc. Et on peut lui acheter ses livres directement. En cherchant des infos sur elle sur le net, j'ai appris qu'elle avait eu des problèmes avec le système de santé américain, qu'elle n'avait pas un rond et que malgré tout, elle continuait à bosser sur ses bouquins et à donner des conférences. Visitez son site web qui est la porte d'entrée de son univers.
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