Cela fait très longtemps que je veux parler de ce bouquin sans vraiment savoir comment m'y prendre, je ne vais sûrement pas y arriver correctement mais je tente le coup, d'autant que ma lecture de Cent ans de solitude commence à dater. Mais l'essentiel est toujours le même : essayer de vous donner envie de le lire si ce n'est déjà fait. Car il fait partie des bouquins qui ne sont pas de simples histoires qu'on oublie lorsqu'on en lit une autre. Cent ans de Solitude est un récit colossal, complet, poétique, pas évident et qui demande du temps. Mais comme je le dis souvent, si l'auteur fait la moitié du boulot, c'est au lecteur d'en faire l'autre moitié. Dans ce cas précis, on ne sera pas le même après avoir tourné la dernière page.
Auteur : Gabriel García Márquez
Quand au XVIème siècle le corsaire Francis Drake attaqua Riohacha, l'arrière grand-mère d'Ursula fut tellement épouvantée qu'elle s'assit en plein sur un fourneau allumé. Les brûlures en firent une épouse inutile pour le restant de ses jours.
On va suivre l'histoire de la famille Buendia sur une période de 100 ans. Le point de départ, c'est le fondement du village de Macondo du à l'exil de José Arcadio et Ursula pour inceste. Le village doit naître, grandir jusqu'à voir arriver la voie ferrée bien longtemps après lors de l'exploitation des plantations de bananes. C'en est déjà presque biblique : les thèmes cultes sont tous là. La malédiction de voir naître un enfant à queue de cochon sera l'entrée de cette véritable épopée. Mais les enfants vont arriver, les gens aussi et les guerres civiles vont se succéder. Ce bouquin est à lui seul une culture que l'on connait mal, celle de l'Amérique du Sud, en particulier celle de la Colombie. Bien souvent, on se demande si les écrits de García Márquez sont fictions ou historiques ou un peu des deux, mais croyez-moi, c'est du génie.
Le monde était si récent que beaucoup de choses n'avaient pas encore de nom et pour les mentionner, il fallait les montrer du doigt.
Tous les ans au mois de mars, le village de Macondo reçoit la visite des gitans et particulièrement celle de Melquiades qui vient ébahir tout le village avec ses inventions censées être les nouvelles merveilles du monde. La Terre est ronde comme un orange et il existe un monde extraordinaire où il suffirait de verser sur le sol des liquides magiques pour que les plantes donnent des fruits à volonté. Il existerait aussi toutes sortes d'appareils à supprimer la douleur. Puis les enfants vont naître, en particulier celui qui deviendra le Colonel Auréliano Buendia et les générations vont se succéder donnant aux enfants toujours les mêmes noms : Auréliano, Auréliano segundo, José Arcadio, Arcadio Segundo, Auréliano Segundo, etc. Pas facile, mais il faut croire que ça fait partie du jeu car il est quasiment impossible de ne pas s'y perdre. Et voilà que cela devient complexe, bouillonnant, plein de détails qui nous font réaliser que nous sommes en train de lire 100 ans d'histoire dans un roman. Le rythme de lecture va devoir ralentir pour arriver à ce qui est nécessaire : ce livre apparemment pas si long (500 pages) va nous demander largement plus de boulot que les autres, mais c'est tant mieux.
- Peu m'importe d'avoir des petits cochons. Pourvu qu'ils parlent !
- Si tu dois mettre bas des iguanes, nous élèverons des iguanes. Mais plus personne ne mourra à cause de toi dans ce village.
Les pages foisonnent d'histoires de gens, du pays, de choses magiques, de ceux qui mangent de la terre par folie, d'un colonel fusillé, du curé qui se soulève de 12 cm à chaque fois qu'il bois une gorgée de chocolat, d'isolement, de petits poissons, d'insomnies, de journées passées accroché à un arbre car jugé fou alors que ce pauvre diable avait simplement appris à parler une langue étrangère inconnue de tous. Des histoires plus grandes que nous qui donnent à Cent ans de solitude un côté biblique avec des catastrophe naturelles voire prophétisées par le gitan barbu Melquiades. Rémédios la belle, vue comme la plus belle femme de la Terre va entraîner un destin terrible : un malheureux risque sa vie tous les jours pour la rejoindre en passant par un toit dangereux. Mais son nom n'aura rien d'héroïque ou de romantique dans l'histoire car le pauvre bougre sera abattu précédé par une fausse rumeur de voleur d’œufs de poules qui passe par le toit des maisons. Rémédios s'élèvera vers le ciel, quittant le sol sous les yeux fous de ceux qui pourront en témoigner. Et les générations iront jusqu'au 17 fils au même prénom, à la gréve massive qui donnera lieu à un massacre maquillé et à des milliers de cadavres dans les trains. Et tout se finira par les écrits du gitan, car tout était déjà là.
Dites à ma femme qu'elle donne à la petite le prénom d'Ursula. Ursula, comme la grand-mère. Et dites-lui aussi, si l'enfant à naître est un garçon, qu'elle l'appelle José Arcadio, non en souvenir de son oncle, mais de son grand-père.
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Commentaires
Je viens de le finir, ce roman est magique. Bel article, c'est pas évident de résumer ce bouquin !!!
Ecrit par Sam le mercredi 01 février 2017 à 20:22
Pfouaa oui, je me suis demandé un moment comment j'allais arriver à parler de ce bouquin tellement c'est une épopée. Mais c'est un livre qui aurait sa place dans le cursus scolaire presque. En tout cas, c'est un des livres qui restera ancré en nous au fil des années. Il est pas simple à lire mais le plaisir est plus grand que la peine.
Ecrit par Vincent le mercredi 01 février 2017 à 23:26
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